Le XIVe arrondissement

Constitué en 1860 par le regroupement d’une partie des anciens XIe et XIIe arrondissements avec les territoires de Vanves, Montrouge et Gentilly, le XIVe est l’un des secteurs de Paris dont les rues portent le plus de traces de l’histoire militaire. Mais il est aussi depuis longtemps un haut lieu de divertissement parisien.

La nomenclature des rues du XIVe arrondissement a ceci de marquant qu’elle se rapporte en grande partie à la guerre. On y trouve les rares voies de Paris commémorant l’histoire antique – rue Léonidas, cité Annibal- ou celle des Gaulois, avec les rues Vercingétorix, d’Alésia et de Gergovie. Le reste de cette toponymie martiale se partage entre les figures de la Révolution et de l’Empire – boulevards Brune et Jourdon, rues Mouton-Duvernet et Pernety -, de la guerre de 1870 – rues de Grancey, Saillard -, de la Première Guerre mondiale – avenue du Général-Maistre, rues du Colonel-Monteil, du Général-de-Maud’Huy, de la Légion-Étrangère- et de la Seconde : rue du Commandant-René-Mouchotte, avenue Jean Moulin ou avenue du Général-Leclerc – c’est cette voie même, alors appelée « avenue d’Orléans », qu’emprunta la 2ème division blindée du général Leclerc pour pénétrer dans Pairs le 29 août 1944.

Les muses s’amusent

Le terme « Montparnasse » a, quant à lui, une origine plus étonnante. Au XVIIe siècle, les étudiants du Quartier latin se rassemblaient sur un monticule formé de gravats pour célébrer les plaisirs de la jeunesse. Ils surnommèrent avec humour cette butte « le Mont Parnasse », en référence au domaine des Muses dans la mythologie grecque. Leur plaisanterie passa à la postérité avec la création de la rue et du boulevard du même nom à la fin du XVIIIe siècle, et l’on s’empressa de faire oublier le tas de détritus. Cette atmosphère festive allait perpétuer à travers les siècles.

Un quartier d’artistes

Dès la Révolution, on venait s’encanailler dans les bals du quartier. La rue de la Gaîté doit son nom à son ambiance joyeuse : située au-delà du mur des Fermiers généraux, elle accueillit dès le début du XIXe siècle nombre de débits de boissons qui échappaient aux taxes parisiennes, ainsi que plusieurs théâtres. Au tournant du XXe siècle, le quartier attira une vaste communauté artistique, qui s’égaya dans les ateliers, les cafés et les cabarets des rues Campagne-Première, Delambre ou Daguerre. Ces artistes se nommaient Picasso, Gauguin, Matisse, Modigliani.

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